© Archives privées Loulou Omer /Cie Ode et encore

Re-création 2024 - Durée : 30 mn

En cours de finalisation.

  • Télecharger le dossier artistique Au Hasard la mémoire

  • Concept, texte, musique, chorégraphie : Loulou Omer | Collaboration artistique : Goran Rebić | Interprétation : Loulou Omer | Images et création vidéo : Goran Rebić | Dramaturgie : Tal Omer | Ingénieur son : Gustavo Petek | Lumières et régie générale : Dulci Jan | Production/diffusion : Regarding Art - Verein für polyartistische Kunst | Merci à Nataša Mirković et à Danilo Rebić

  • Au Hasard la Mémoire (30 min)
    Une pièce poly-artistique - recréation de Fast ein Wunder

    Fast ein Wunder est une commande de Andrea Amort / Verein Lebendiges Tanz-Archiv Wien dans le cadre de l’exposition “Alles tanzt. Kosmos Wiener Tanzmoderne” au Theatermuseum de Vienne (2019)

    Production : Regarding Art - Verein für poly-artistische Kunst.

    Coproductions et soutiens Fast ein Wunder :
    Verein Lebendiges Tanz-Archiv | Theatermuseum Wien | ImpulsTanz - Vienna International Dance Festival 2021 | MUK - Université de Musique et des Arts de la ville de Vienne |

    Coproductions et soutiens Au Hasard la Mémoire : im_flieger/Free Space and Experimental Ground for Dance, Performance and Transmedia Art, avec l’aimable soutien de MUK - Université de Musique et des Arts de la ville de Vienne/département danse

 
 
 

Au Hasard la Mémoire

une re-création de “Fast ein Wunder” en version augmentée

Une ode musicale et chorégraphique intime

“En 1935, dû à la menace du national-socialisme, Gertrud Kraus immigre en Israël, où elle devient une des fondatrices de la danse moderne israélienne.  Le hasard fait que ma mère, enfant, habite dans la même rue à Tel-Aviv que le studio de danse de Kraus. Attirée par les sons du piano qui inondent la rue, elle se met à la fenêtre qui donne sur le studio du sous-sol, et regarde avec émotion ce qui se passe à l’intérieur. Émoi et chagrin, car sa famille est trop pauvre pour pouvoir lui offrir ce genre de bonheur. Pourtant un jour, Gertrud Kraus l’invite à entrer et à participer aux cours.

Elle passe alors plusieurs années à danser avec Kraus et jouit par ailleurs d’une riche éducation musicale, Kraus étant une pianiste diplômée du conservatoire de musique de Vienne. Elle travaille ses chorégraphies de façon très musicale. C’est donc une évidence pour elle de transmettre également sa culture musicale.

Jeune femme, ma mère fera partie de la “Gertrud Kraus Dance Company”. Elle ouvre par la suite sa propre école de danse, où je fais mes débuts à 3 ans.”

Loulou Omer

Au Hasard la Mémoire” est la re-création dans une version augmentée (30 min) de la pièce Fast ein Wunder - Reenacting Gertrud Kraus. Celle-ci est un hommage à Gertrud Kraus, l’une des chorégraphes éminentes de l'Expressionnisme et des Avant-Gardes viennois de l’entre-deux-guerres. Cette figure de la danse est particulière pour moi parce qu’elle fait partie de près de mon histoire familiale, mais son impact dans le cheminement de ma vie m’avait longuement échappé. 

Cette ode intime est le fruit d’un dialogue-fantôme entre Gertrud Kraus et moi  à travers ma mère, elle aussi disparue. Un dialogue-fantôme car l’interlocutrice n’est plus des vivants et son œuvre a laissé peu de traces. C’est une mise à l’écoute d’une absence. C’est la volonté de convoquer cette absence, de reconstituer un passé, re-enact une vie, une œuvre, une histoire. C’est la volonté de créer une mémoire à partir d’un oubli.

“Au hasard la mémoire” confronte la question de la mémoire, de l'oubli, du hasard et du destin, et met l'accent sur mon engagement avec cet héritage, en tant que chorégraphe et interprète.

Plusieurs temporalités s’entrelacent, celle du re-enactment et celle imaginée ou pressentie, un état de corps d’une trace qui aurait été laissée avant même que je puisse m’en souvenir. Je m’investis alors davantage dans cet état flou, de pré-langage, comme un retour à un état prénatal, qui est pourtant chargé de temps, celui d’un passé encore inarticulé et celui d’un avenir encore méconnu. Je tente à l’habiter de sons, de mon corps et de ma voix, ce lieu de la jonction des temps, avant que le récit se déploie, avant que la vie prenne sa forme, développe son langage, son art. C’est pour moi l’état intangible qui porte en lui, comme une femme enceinte, la question de la causalité, du hasard et du destin.

Avec cette pièce, je souhaite célébrer toutes les mères, pas uniquement les mères biologiques, mais toutes celles qui ont vécu pleinement, travaillé passionnément et donné de leur , et puis qui ont disparu du récit de l’histoire.