Poésie en français
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Femme Paléolithique
Dorénavant je me mettrai à la sculpture
inévitable de la fine
morosité de mes journées.Il ne faudrait pas
pourtant
tenir trop compte de ces états
de mes esprits
crus
s’envolant en tout éclat.
Il ne serait pas question non plus
de me juger sur mes assauts
farouches des chauves-souris
dans mes matins sans ancre.
Des statuettes fertiles
des bonnes
et moins bonnes
intentions
et inflations
surgissent
entre mes mains
trempées
de la sueur des jours. -
Héritage
Un prétendu Mésopotamien
de l’âge incongru, ingrat
de l’aube des temps
me tombe du sofa
essoufflé, sous mes pieds
sans se soucier
du silence sous- jacent.
Soit.
Un gros parchemin
s’étale
sous mes mains
s’enrôle
sur mes pieds
s’inscrit
dans mes tempes
des temps
des ingrats
souffleurs.
Soit.
Ces ordonnances d’antan
Jaillissent de mon grand tiroir, rempli
de ces grands médecins
qui s’empressent
dans des milles fracas.
Sauvage
je me sauve
sous le soleil des insomnies
dans ce prétendu désert
de l’âge d’or
de la
Mésopotamie. -
Libre arbitre
Peu à peu je constate que
tout m’est possible
C’est fou mais réel, je suis complètement libre
j’ai accès à toutes choses, hors-la loi, sans retenue
Je fais tout ce que je veux, même au-delà du tangible
dans l’élan effréné du total inconnu
Et sans compromis.
Hormis
mes désirs
profonds
et banals
face à une réalité
fatale
pour
ma fleur de peau.
Mais en ce qui concerne le reste
chapeau ! -
Ontologie, temps et préfixe
De toute façon j’avais presque tout dit.
A part ce que je n’ai pas
dit, car
le hasard
hagard
de mon passé
s’est entassé
à la gare.
De toutes les directions j’avais presque tout vu.
A part ce que je n’ai pas
pu
dû
au bazar
du
fil en aiguille du
passé, dit
en hébreu
avar.
En plus, par-dessus le marché, au-delà de toute attente comme si
Dé cidément
de rien
n’était
tout, pour ainsi dire
s’était tu
sauf
moi
en émoi
traversant
en parlant à haute voix
les trente langues, les milles villes
enjambant
les chaussées, les fossés
les faits
et les pas-faits.
Imparfait.